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Carmentis

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Hache à digitations
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Hache de parade. La douille est ornée de deux gazelles dont les têtes supportent les deux pointes extérieures des quatre pointes faisant contre-poids. La lame naît dans la gueule d'un lion et est ornée de chaque côté d'une moulure en forme de flèche. La lame est bordée d'une moulure; une partie manque.

Les haches à digitations, caractérisées par la présence de pointes saillantes ou « doigts » sur la douille, sont caractéristiques du Luristan. La lame est généralement fortement courbée et, dans certains cas extrêmes, le tranchant est à l’aplomb du manche de la hache. Parfois, les « doigts » affectent la forme d’animaux, à moins que les figures animales n’aient été ajoutées sur la lame ou encore sur les aspérités. La lame de la hache jaillit parfois de la gueule des fauves. Certaines haches à digitations issues du commerce de l’art portent des inscriptions dédicatoires de rois élamites et néo-babyloniens, ce qui suggère qu’elles furent placées dans des temples. Cette hypothèse fut confirmée par la découverte de haches à digitations miniatures dans un temple de Surkh Dum-i Luri, ainsi que dans un dépôt d’objets en bronze à Sangtarashan, selon toute vraisemblance aussi dans un temple. Le fait qu’elles aient également été retrouvées dans des tombes à Bard-i Bal, Kutal-i Gulgul et Khatunban indique qu’elles furent aussi utilisées réellement. Elles peuvent être datées de l’âge du Fer I, entre le 13e et le 9e siècle. Une évolution dans le temps vers des exemplaires toujours plus compliqués et plus décoratifs est perceptible. Des haches à lame extrêmement recourbée et à tenons remarquablement longs sur le manche, sont à situer à la fin de l’évolution. Dans le cas de cet exemplaire, le tranchant de la lame est devenu quasi inutilisable. Ce sont surtout la pointe affûtée de la lame et les tenons, à l’arrière, qui font des haches à digitations des armes dangereuses. B.O.